Protection de l'environnement-Burkina : Le plastique jetable interdit dans les administrations
8/9/2025

Au Burkina Faso, la prolifération des déchets plastiques est un problème environnemental majeur.
Pour lutter contre la pollution plastique, le Burkina Faso a décidé d'interdire l'utilisation de kits plastiques à usage unique et jetables lors des pauses-café et des déjeuners dans les administrations publiques du pays, qui emploient plus de 236 000 fonctionnaires. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d' une loi portant interdiction des emballages et sachets en plastique, promulguée le 31 décembre 2024 et entrée en vigueur le 9 juillet 2025.
Le ministère de l'Environnement a sollicité, dans des lettres communiquées à d'autres départements ministériels, leurs collaborations dans l'application de la mesure en question. Il s'agit de promouvoir des solutions locales, écologiques et durables pour remplacer les kits en plastique. Au 31 décembre 2024, le Burkina Faso comptait un effectif de plus de 236 000 agents publics de la fonction publique d'État, selon les chiffres publiés le 25 juin dernier par le ministère en charge de la Fonction publique.
La loi promulguée le 31 décembre 2024 interdit « la production, l'importation, la commercialisation, la distribution, le stockage, la détention et l'utilisation des emballages et sachets et plastique à usage unique ou jetable ». Elle prévoit également des amendes et des sanctions administratives contre l'abandon, le dépôt, le déversement ou le brûlage de ces matériaux.
La réussite dépendra de l'engagement collectif
« Si la loi est appréciée par de nombreux citoyens comme un progrès environnemental majeur, sa réussite dépendra de l'engagement collectif », d'après un média local. Au Burkina Faso, les importations de plastiques ont presque doublé, passant de 60 000 tonnes en 2012 à 118 400 tonnes en 2021, selon le ministère de l'Environnement qui cite des données de l'annuaire du commerce extérieur du Burkina. En 2021, le pays paie un produit près de 225 000 tonnes de déchets plastiques contre plus de 104 000 tonnes en 2010, d'après le ministère.
La forte croissance de la production de ces déchets est due à des facteurs dont l'urbanisation rapide et l'insuffisance des infrastructures de traitement et de valorisation des déchets. Cette situation se détériore considérablement de la qualité de l'environnement et de l'état de santé de la population. La prolifération des déchets plastiques entraîne l'obstruction des canaux d'évacuation des eaux de pluie, ce qui aggrave les inondations.
En outre, environ 30 pour cent du cheptel est décimé chaque année par l'ingestion de plastiques par les animaux, selon des estimations. Les sachets plastiques fins en polyéthylène sont devenus un fléau environnemental en Afrique, où plus de 90 pour cent des déchets sont jetés dans des dépôts anarchiques qui sont incinérés en plein air, d'après le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
dpa