Fervente défenseure de l’environnement, l’Ivoirienne Salimata Toh a lancé une entreprise qui transforme les troncs de bananiers en fibres naturelles et pâte à papier. Ces deux produits sont destinés à la confection de papiers, de sacs d'emballage 100 pour cent biodégradables, de paniers, de tapis et autres objets de décoration. « Plante vivace qui repousse rapidement, le bananier est disponible en abondance en Côte d’Ivoire qui est parmi les grands producteurs de bananes dessert dans le monde. Par conséquent, son tronc peut être une alternative écologique et économique au plastique », explique Salimata dans un entretien accordé à la dpa.

Avec son entreprise « Agribanana » créée en 2019, cette jeune ingénieure en Qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE) aspire à lutter contre la déforestation et à contribuer à faire face au changement climatique. « En Côte d’Ivoire, on est passé de 15 millions d’hectares (ha) de forêts en 1960 à 2,5 millions ha en 2021, ce qui est alarmant. C’est pour cette raison que nous avons opté pour la confection de sacs à partir de déchets de bananiers afin qu’ils puissent être une alternative aux emballages en papier kraft dont la fabrication nécessite l’abattage des arbres », souligne la jeune femme de 31 ans.

En outre, son objectif est de « réduire d’au moins 30 pour cent l’utilisation des sachets plastiques par la population ivoirienne ». Employant quatre personnes et collaborant essentiellement avec des coopératives de femmes productrices de bananes, Salimata a obtenu en janvier dernier le Brevet d’invention de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), qui est reconnu dans les 17 pays membres de l’organisation. Confrontée, aujourd’hui, à une forte demande de clients, l’Ivoirienne confie qu’elle n’est plus en mesure de répondre à cette demande, faute d'équipements. Son défi actuel est de passer d’une production artisanale à une production semi-industrielle.

dpa,
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