20 bronzes seront restitués dans le cadre d’accords conclus cet été avec le Nigeria sur le « transfert de propriété » des objets des musées allemands.
Les ministres allemandes des Affaires étrangères Annalena Baerbock et de la Culture Claudia Roth se rendent au Nigeria pour la restitution mardi de bronzes du Bénin, autrefois volés par les Britanniques au Royaume béninois. En rendant de précieux bronzes béninois, les deux ministres des Verts veulent donner un signal international, a-t-on commenté. Cela montre « à quel point l'Allemagne prend au sérieux le travail de mémoire sur son passé colonial », a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Baerbock et Roth auront avec elles 20 bronzes du palais royal du Bénin, dans l'actuel Nigeria. Il s’agit de dix pièces béninoises du musée de Berlin, trois de Dresde, trois de Hambourg et trois de Cologne, ainsi qu'une œuvre de Stuttgart. Les bronzes sont des plaques de métal et des sculptures datant du 16e au 18e siècle. Ils ornaient autrefois le palais royal et ont atterri dans les musées européens en tant qu'art volé après l'invasion britannique à la fin du 19e siècle. Rien qu'en Allemagne, on compte un millier d'objets.
Cet été, l’Allemagne et le Nigeria ont signé un protocole d'accord pour « le transfert de propriété » des objets des musées allemands. Cet accord règle le nombre et la nature des trésors artistiques qui peuvent rester en Allemagne sous forme de prêts ou être échangés à plusieurs reprises. Par exemple, sur les 514 bronzes conservés jusqu'à présent à Berlin, 168 resteront en prêt à long terme dans le dépôt de l’Ethnologische Museum et seront exposés à tour de rôle au Humboldt Forum. De telles dispositions ont également été convenues pour les autres musées.
La délégation allemande est composée, outre Baerbock et Roth, de la ministre des Arts du Bade-Wurtemberg Petra Olschowski (Verts) ainsi que des directeurs et directrices des cinq musées qui possèdent les plus grandes collections de bronzes béninois en Allemagne. Ces œuvres d’art proviennent d’endroits rasés par des soldats britanniques en 1897. Les scientifiques estiment que plus de 5 000 bronzes ont été dérobés et transportés illégitimement en Europe dans le cadre des pillages du Royaume.
dpa