CONAKRY, 1er août (Xinhua) -- Le capitaine Moussa Dadis Camara et plusieurs co-accusés, membres de la junte au pouvoir en 2008-2009 en Guinée, ont été condamnés mercredi à de lourdes peines de prison par le tribunal criminel de Dixinn à Conakry après avoir été reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de plusieurs autres chefs d'accusation pour les massacres commis le 28 septembre 2009 au Grand stade de la capitale guinéenne.
Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, des centaines d'autres blessées et au moins une centaine de femmes avaient été violées lors de la répression d'un rassemblement de l'opposition.
Le capitaine Camara et ses co-accusés ont été reconnus coupables de crimes contre l'humanité, de meurtres, de violations, d'arrestations arbitraires, de détentions illégales, de pillages, de séquestrations et d'autres infractions criminelles.
Celui qui a dirigé la Guinée pendant 12 mois entre 2008 et 2009 après avoir pris le pouvoir par un putsch à la mort du président Lansana Conté a écopé de 20 ans de prison.
De même, le colonel Moussa Tiégboro Camara, ex-secrétaire général de la présidence chargé de la lutte contre le grand banditisme, a été condamné à 20 ans de prison pour son implication dans la commission des infractions criminelles. Le colonel Claude Pivi, en fuite, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et un mandat d'arrêt a été imposé contre lui.
Le capitaine Marcel Guilavogui, le colonel Blaise Gomou et le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba ont écopé respectivement de 18 ans, 15 ans et 10 ans de prison ferme. D'autres accusés ont été relaxés pour insuffisance de preuves.
Le tribunal criminel les a condamnés au paiement d'un milliard de francs guinéens (plus de 100.000 dollars) pour chaque cas de violation, un milliard de francs guinéens pour chaque mort et chaque disparu, 500 millions de francs guinéens (plus de 50.000 dollars) pour chaque cas de pillages et 200 millions de francs guinéens (plus de 20.000 dollars) pour chaque cas de torture, de coups et blessures. Ailette