Déraillement du Train RUSAL FRIGUIA : le DG de la Société Nationale des Chemins de Guinée déplore l’occupation anarchique des citoyens

31/3/2023

Mardi dernier, le train de la société RUSAL FRIA en partance pour Fria a fait un déraillement au niveau de Kénien dans la commune de Dixinn. Heureusement qu’aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée et aucun blessés également.


Au lendemain de cet incident malheureux, le Directeur Général de Société Nationale des Chemins de Fer de Guinée, Ibrahima N'Dairy DIALLO, nous a accordé une interview pour expliquer techniquement cet incident.

« Effectivement hier nous avons enregistré un incident sur la ligne FRIA, c’est-à-dire la ligne qui transporte l'alumine l'usine de Fria au port de Conakry. Il s’agit d’un train qui quittait le port pour Fria qui a eu un souci. Selon les informations que nous avons eues, le souci aurait été causé par le voisinage qui aurait creusé des trous le long de la voie et peut-être par une inadvertance, a laissé des pierres sur les rails. Au moment du passage du train, cela aurait entraîné un soulèvement des wagons. Ce qui a causé le décrochage et un peu plus loin, la locomotive a déraillé. Malheureusement c'est arrivé à une heure de très grande affluence. Beaucoup de nos concitoyens ont été impactés. C’est une situation que nous déplorons. Néanmoins, nous nous réjouissons qu'il y ait pas eu des dégâts plus importants notamment en perte en vie humaine, de blessures ou des dégâts matériels », a dit le directeur.

Concernant l'insécurité le long des chemins de fer, M. Ibrahima N’Daïry DIALLO a rappelé tout simplement que :

« Ce qu'il faut se rappeler ces chemins de fer existent depuis très longtemps. Par exemple, la ligne Conakry-Niger a été construite pendant la période coloniale. Donc à l'époque, la population de Conakry n’était pas aussi dense que maintenant. Il se trouve aujourd’hui que Conakry est une métropole qui regroupe une bonne partie de la population guinéenne et qui abrite surtout notre port commercial. Donc nous sommes dans une zone urbaine très dense. Malheureusement, il y a de nombreuses occupations anarchiques le long des voies. C’est une situation que nous condamnons et déplorons régulièrement. Il y a eu à plusieurs reprises des campagnes de déguerpissement le long des voies ferrées mais malheureusement les gens reviennent toujours pour s’y installer. C'est quand il y a des incidents que nous nous mettons à déplorer, invoquer le sort, à notre niveau, nous avons toujours dit qu’il vaut mieux prévenir. Normalement, il ne doit y avoir aucune occupation sur 25 mètres de part et d’autre des rails. C’est une bande de sécurité que nous devons absolument respecter. Je pense que vous l’avez constaté vous-même, au niveau de Petit Bateau, au Pont 8 Novembre, à Cosa, à Simbaya, à Kagbélen, il a y eu des opérations de déguerpissement à plusieurs reprises. Il vous souviendra qu’il y a quelques mois, un autre déraillement s’est produit au niveau de Hamdallaye et qui a été causé en grande partie par une mauvaise conduite car le conducteur du camion impliqué dans cet accident a forcé le passage à l’arrivée du train malgré les avertissements des gardes barrières. Ceci dit, nous devons également nous interroger sur les entretiens des voies ferrées et des matériels roulants. C’est un aspect à ne pas négliger car il s’agit de sécurité et de la sureté des populations. C’est fondamental qu’il y ait des entretiens réguliers ».

Sur des dispositions qui seront prises à la suite de cet incident, il précise :
« Nous allons continuer les campagnes de sensibilisation pour prévenir les risques d’accident sur nos chemins de fer. Nous sensibilisons aussi sur la protection du patrimoine ferroviaire. Nous comptons y impliquer les autorités locales à tous les niveaux. Le train Conakry-Express, qui assure le transport urbain de passagers à Conakry, est souvent victime d’actes de vandalismes et de casse.

Au-delà des mesures préventives, il faudra à un moment donné prendre des mesures coercitives mais c’est assez délicat. A plusieurs endroits, il y a des populations vulnérables des femmes et des enfants qui sont concernées. Vous les déguerpissez aujourd’hui, 2 à 3 jours après, elles reviennent s’installer. Et quand, il y a déguerpissement, ça crie partout alors que le rôle de l’Etat c’est de protéger ses citoyens. Nous allons également travailler avec toutes les parties prenantes pour un meilleur entretien des voies et des matériels des chemins de fer ».

Ibrahima Sory Camara
621269981

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