Assistance sociale : Les victimes de traite bénéficient une prise en charge holistique

27/1/2023

Depuis plusieurs années, l'Etat guinéen à travers le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes et Pratiques assimilées (CNLTPPA) soutenu par Expertise France et l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ne tarit pas d'initiative pour la prise en charge des victimes de traite nationale ou transnationale. Ces organisations mettent en œuvre des programmes d'aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) des migrants et des victimes de traite dans un cadre sociopolitique. En Guinée, plusieurs victimes de traite ont bénéficié de l'assistance de ces structures pour leur réinsertion en milieu scolaire et professionnel après une aventure sombre.

Selon les Nations-Unies et le Conseil de l'Europe, la traite des êtres humains serait l'une des formes de trafic les plus rémunératrices dans le monde. La traite produisait jusqu'à 150 milliards de dollars de bénéfices par an. Elle représente ainsi un enjeu de sécurité globale, alimentant la corruption, les migrations irrégulières et le terrorisme .

Le nombre de personnes recrutées et exploitées à travers le monde chaque année se traduit par 25 millions de personnes, il s'agit principalement des femmes et des enfants .

Les États ont la responsabilité au regard du droit international de protéger et d'assister les victimes. Le processus d'assistance et de protection doit viser à respecter, protéger et restaurer les droits et la dignité des victimes potentielles et des victimes de traite des personnes.

En Guinée, la lutte contre la traite des êtres humains constitue la priorité du CNLTPPA en matière de protection et de promotion des droits de l'Homme et de lutte contre la criminalité organisée. Il bénéficie de l'appui technique et financier de l'Expertise France et de l'OIM.

Le comité a formé 79 acteurs et 10 femmes sur l'identification des migrants vulnérables, la protection et l'assistance aux victimes de traite et la lutte contre la traite dans les régions de Mamou et de Conakry.

Grâce à l'apport des structures décentralisées, Expertise France accompagne l'ONG Ouvrir Les Horizons (OLH) dans le processus de prise en charge des victimes de traite. Pour la Directrice du centre d'accueil d'OLH de Pita Mme Mariame KOULIBALY, les besoins des victimes sont divers et variés.

« Nous avons identifié trois activités principales pour leur réintégration dont : des activités génératrices de revenus (un centre de saponification avec 15 femmes formées et outillées déjà), l'ouverture d'un centre de couture au sein du centre d'accueil et la réinsertion des enfants vulnérables en milieu scolaire.
Le retour des jeunes migrants après une mésaventure et leur réintégration restent parfois un problème majeur au sein de la société. Mais avec l'aide de l'OIM, le retour volontaire et la réintégration des migrants de partout dans le pays a été rendu possible à travers l'initiative conjointe de l'Union Européenne. Selon le profil national 2020, l'enquête de l'OIM de 2019 a fourni une image fidèle des parcours des jeunes ayant fait le choix de la migration irrégulière vers l'Europe dont l'expérience s'est terminée dans les pays de transit (Libye , Niger et Maroc), ont fini par bénéficier d'une assistance au retour et à leur réintégration au sein des quatre régions de la Guinée.

Dans un rapport annuel de l’OIM publié en 2020, l’Institution a assisté au moins 2 811 migrants retournés et potentiels migrants pour leur autonomisation à travers les métiers de saponification, du petit commerce, de l’élevage, de la menuiserie métallique, de l’agriculture, de la restauration. Au total, 580 projets ont été lancés en faveur des migrants de retour dont 463 projets individuels, 108 projets collectifs et 15 projets communautaires.

Avec une ambition de rejoindre le continent européen qu’ils qualifient de ‘’l’eldorado’’, des jeunes ont vite vu leur rêve se transformer en cauchemar. C’est le cas par exemple de Nassir DIABY réintégré en milieu universitaire.

« Après Conakry, mon ami et moi sommes allés à Bamako où nous avons été dépouillés de nos biens par de faux passeurs. On était contraint de travailler là-bas pendant huit mois pour pouvoir continuer le trajet. Arrivée dans le désert Libyen nous étions en manque d'eau, de nourriture et de repos. Un passager est tombé malade et y a succomber. Nous l'avons abandonné dans le désert. J'ai personnellement aidé un autre malade à tenir jusqu'au bout. A Nagadèse nous avons été arrêtés par des gardes et vendus à un frère guinéen. Qui nous a enfermé pour un début, on avait droit à un seul repas léger par jour. Puis on a commencé à travailler pour lui, il nous exploitait comme pas possible. Il a contacté nos parents pour leur demander de payer pour notre libération, ce qui fut fait pour beaucoup d'entre nous qu'il a libéré mais il a gardé les autres. Plusieurs mois passèrent et nous avons pu nous échapper. Ensuite nous avons été secourus par l'OIM qui nous a retournés dans nos pays respectifs après un mois », a-t-il rappelé.

En 2020, l’OIM a fourni une assistance immédiate au retour aux bénéficiaires. Celle-ci comprend les frais de transport des migrants vers leurs localités d’origine (au moins 2 901 bénéficiaires) et la mise à disposition d’un moyen de communication (1 356 bénéficiaires).

Dans le cadre de la prise en charge des migrants de retour, 584 migrants « vulnérables » de retour dont des personnes victimes de traite (100 VoT) ont pu bénéficier d’une assistance psychosociale. Certains bénéficiaires dits « vulnérables » ont en outre reçu une assistance au logement (95 migrants), une assistance médicale (128 migrants), des kits alimentaires (457 migrants) et un accompagnement à la réintégration en milieu scolaire. Par la même occasion, 100 victimes de trafic (VoT) ont été identifiées et ont reçu une assistance psychosociale, selon la procédure réservée à cet effet.

Fatoumata Binta BAH

COMMENTAIRES



Tags









Facebook

https://www.conakrylive.info/Guin__eMigration_irr__guli__re___La_r__insertion_socioprofession.html

Twitter

https://www.conakrylive.info/Guin__eMigration_irr__guli__re___La_r__insertion_socioprofession.html







Menu

Contact Us

Remplissez le formulaire de contact en cliquant ici pour nous contacter !
On vous repond rapidement.