L'audit est intervenu 15 jours après l'investiture du président Joseph Boakai qui a fait de la lutte contre la corruption un thème central de sa campagne électorale.
Le Président libérien, Joseph Nyuma Boakai, a ordonné un audit complet de trois institutions gouvernementales de 2018 à 2023, c.-à-d. les six années du mandat de son précédent George Weah, confirmant son engagement de lutter contre la corruption. Les trois institutions sont la Banque centrale du Libéria, l'Agence nationale de sécurité et le service de protection du chef de l'État et des hautes personnalités. Il a exigé de la Commission générale d'audit de lui remettre ses conclusions dans trois mois.
L'audit des trois institutions « marque le début d'un audit général des ministères et agences du gouvernement, conformément à l'engagement (…) de lutter contre la corruption et de garantir la transparence dans la gouvernance du pays », a indiqué la Présidence Libérienne. Joseph Nyuma Boakai, qui a pris ses fonctions fin janvier après avoir battu George Weah en novembre, a déclaré dans un discours que son avait préalablement rapporté des chiffres « loin de la réalité » sur la situation financière du pays et de la Banque centrale. Cet audit est voulu par le président libérien comme le début « d'une culture dans toutes les branches du gouvernement », au moment où les partenaires du pays, tels que les États-Unis, appellent à renforcer la lutte contre la corruption.
Présente à l'investiture, le 22 janvier, l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas Greenfield, a déclaré que le président Boakai devrait demander des comptes aux fonctionnaires corrompus. « Vous pouvez compter sur les États-Unis pour vous dire la vérité, pas nécessairement ce que vous voulez entendre », a-t-elle souligné. Selon le classement du dernier indice de Transparency International sur la corruption , le 30 janvier, le Liberia a perdu des points depuis 2012. Il est avancé par 35 pays africains, sur 53, dans la lutte contre ce fléau.